Communiqué de presse du 31 mars 2023 : Femmage à Cécile Hussherr-Poisson, dont le féminicide ne peut rester ni impuni, ni silencié

C’est avec tristesse, horreur et colère que nous avons appris en début de semaine dernière l’assassinat de Cécile Hussherr-Poisson, qui était Maîtresse de Conférences à l’Université Gustave Eiffel (77), et dont l’auteur présumé est son ex-conjoint, François Xavier Hussherr, également issu du milieu de l’enseignement et de la recherche. Ce nouveau féminicide, d’une violence terrifiante, est le 34ème assassinat d’une femme en raison de son genre recensé depuis le début de l’année 2023 (source Nous Toutes). Cécile était une chercheuse en littérature comparée et qui était également sentinelle égalité au sein de son établissement.

Nous souhaitons, par ce communiqué, transmettre notre soutien le plus sincère à sa famille, à ses ami•es, ses collègues, aux étudiant•es qui ont suivi ses cours, à celles et ceux qui la côtoyaient au quotidien. Nous espérons qu’iels pourront trouver une présence et un accompagnement auprès de leurs proches – et de l’institution – pour traverser cette terrible épreuve.

Nous souhaitons aussi lui rendre un femmage, à la personne qu’elle était et aux combats qu’elle menait. Nous voulons aussi lutter contre la mise sous silence de ce féminicide, comme de la majorité des violences qui ont lieu dans nos espaces professionnels, et dans les espaces de sociabilité plus privés dans lesquels des liens intimes se tissent entre universitaires. Nous devons redoubler d’efforts pour identifier les auteurs de violences au sein de nos cercles, les mettre à distance, les empêcher de violenter celles et ceux qui les entourent, leur refuser le calme et le confort de l’impunité. Ces violences n’épargnent aucun milieu professionnel, et certainement pas celui de l’Université. Ce drame terrible vient rappeler la persistance des violences sexistes dans nos milieux, dont ce féminicide est la partie la plus sinistrement visible. Comme l’a rappelé Charlotte Lacoste, la domination s’apprend et les hommes universitaires profitent d’une impunité funeste. Nous devons à Cécile de poursuivre le combat contre celle-ci, et de faire mieux, ensemble.

Nous nous opposons formellement, en tant que collectif anti-sexiste de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, à la silenciation des victimes et à l’impunité des assassins, des harceleurs, des agresseurs et des violeurs, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de nos collègues.

Nous appelons également de nos vœux une réaction de la part du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et du Ministère de l’Education Nationale, qui se doivent de mettre en place les mesures nécessaires à la cessation des violences sexuelles et sexistes dans leurs établissements et au-delà.

 

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