le harcèlement sexuel

se défendre

Le texte qui suit suppose que la personne harceleuse est un homme, et la personne harcelée, une femme. Il s’agit en effet de la configuration la plus fréquente ; le harcèlement sexuel s’inscrit souvent dans une hiérarchie des sexes et des genres et un comportement sexiste de la part de l’agresseur.
Cela n’empêche pas que la personne harceleuse puisse être une femme, et la personne harcelée un homme. Les quelques conseils qui suivent sont valable pour toute situation de harcèlement.

SI VOUS ÊTES VICTIMES

Le harcèlement sexuel, lorsqu’il a lieu dans un contexte professionnel ou universitaire, implique souvent un rapport hiérarchique voire de dépendance en faveur de l’agresseur. La victime peut avoir d’autant plus de mal à imposer son refus dans un tel contexte.

Pour toutes ces raisons, et bien d’autres, on peut se sentir incapable de se défendre efficacement, ou ne pas savoir comment s’y prendre. Rappelez-vous que c’est le harceleur qui est responsable de son comportement, certainement pas vous.

Vous avez le droit de dire non, de poser vos limites, y compris à un professeur, un collègue, un supérieur hiérarchique. Ecoutez-vous, faites confiance à votre ressenti : vous êtes seule juge de vos limites, et le malaise que vous ressentez lorsqu’elles sont transgressées est un signal important à écouter et à prendre au sérieux.

Si vous estimez que vos limites ont été franchies ou si vous vous sentez mal à l’aise face à une situation, vous avez le droit de le faire savoir. Il s’agit dans un premier temps de s’opposer autant que faire se peut aux agissements du harceleur. Il importe de dire non, bien que cette démarche puisse être difficile. Si l’auteur des violences ne modifie pas son comportement, c’est bien qu’il outrepasse le consentement de la victime. Il devient donc clair qu’il s’agit d’une situation de harcèlement et non de « blagues » ou de « dérapages ».

Vous pouvez également, dans la mesure du possible, éviter les situations où vous êtes seule avec la personne qui vous harcèle. Faites-vous accompagner, si c’est possible. Exigez que la porte reste ouverte. Refusez les invitations au domicile de la personne, à l’extérieur de l’école ou de l’université. D’une manière générale, tout ce qui vous permet de vous sentir en sécurité est une bonne stratégie !

Faites aussi appel à la solidarité des personnes autour de vous : expliquez la situation à d’autres élèves/étudiant·e·s/collègues en qui vous avez confiance. Demandez-leur de vous aider à vous défendre. Si le harcèlement a lieu devant d’autres personnes, vous pouvez demander aux autres d’intervenir et de vous soutenir.

Par ailleurs, il est important de ne pas rester isolé·e : parlez-en autour de vous, à des personnes de confiance. Vous pouvez aussi contacter une association ou un syndicat où vous trouverez une écoute et des informations.

Conservez les preuves matérielles du harcèlement : sms, mails, lettres, cadeaux… La réaction spontanée (et légitime) est de s’en débarrasser, en espérant que cela ne se reproduise pas. Pensez que ces éléments matériels seront très utiles si vous décidez de dénoncer votre harceleur. Par ailleurs, l’enregistrement comme moyen de preuve est autorisé en France.

Décrivez la situation par écrit, avec la plus grande précision possible : qui, où, quand, dans quelles circonstances, quelles paroles, quels gestes, votre ressenti, vos réactions… Si cela peut a priori sembler difficile (l’écriture peut vous faire revivre par procuration une situation que vous préféreriez peut-être oublier), écrire aide souvent à prendre du recul sur une expérience éprouvante. Cela vous permettra en outre de garder une trace, essentielle pour une éventuelle procédure (un récit circonstancié des faits vous sera demandé pour toute démarche de plainte). Vous éviterez le risque fréquent d’altération involontaire de la mémoire.

SI VOUS ÊTES TÉMOIN ou confident·e

Votre solidarité est importante : si le harcèlement a lieu devant vous, vous pouvez intervenir pour le faire stopper et soutenir la victime lorsqu’elle se défend. Proposez-lui votre aide, discutez ensemble de ce que vous pouvez faire pour mettre un terme à cette situation.

Soyez à l’écoute si l’on vous confie une situation de harcèlement : la première confidence notamment, est déterminante. Si la victime se sent jugée, mise en doute, elle n’osera peut-être plus jamais en reparler. Orientez-la vers un des points d’accueil si cela semble nécessaire.

Respectez la confidentialité : si l’on vient vous parler, c’est que l’on vous fait confiance ; n’allez pas raconter la situation à d’autres personnes sans l’accord de la victime.

Evitez tout jugement moral et toute culpabilisation : les phrases du type « A ta place, j’aurais… » sont à proscrire ! Cela n’est d’aucune aide pour la victime et renforce le sentiment de culpabilité de la victime.

Informez la victime sur ses droits et les recours dont elle dispose, orientez-la si besoin vers une association ou un syndicat. Elle pourra alors prendre une décision en toute connaissance de cause. Quelle que soit cette décision (entamer telle ou telle procédure, en parler à sa hiérarchie, ne rien faire du tout, attendre…), respectez-la, rappelez-vous que ce n’est pas à vous de décider à sa place.

Témoignez : si la victime décide d’engager une procédure, votre témoignage sera important. Mettez par écrit ce qui s’est passé, ce à quoi vous avez assisté, ce que la victime vous a relaté.

Quels recours ?

Différentes procédures peuvent être entamées pour faire condamner votre agresseur. Ces démarches pourront aussi vous permettre de sortir de l’isolement et de faire reconnaître que les faits que vous avez subis étaient illégitimes et illégaux. Néanmoins, il faut savoir, avant de s’engager, que les procédures peuvent être longues et éprouvantes et leurs issues incertaines. Pour ces raisons, un accompagnement par des personnes compétentes peut être utile.

Dans tous les cas, vous pouvez porter plainte pour engager une procédure pénale.

Dans le cas d’un établissement privé, les victimes peuvent avoir recours au conseil de prud’hommes (uniquement pour les salariées qui veulent contester la rupture du contrat, si elle a eu lieu), au CHSCT ou au conseil de discipline.

Dans le cas d’un établissement public, des sanctions disciplinaires peuvent être prises contre les agresseurs : les procédures dépendent alors du type d’établissement de rattachement de l’agresseur (université, grande école, organisme de recherche…) et du statut de l’agresseur (étudiant, enseignant-chercheur, chercheur, personnel BIATSS).

ASSOCIATIONS FÉMINISTES

AVFT
association européenne contre les violences faites aux femmes au travail

L’AVFT propose un accompagnement juridique et tient unepermanence téléphonique.
01.45.84.24.24.
www.avft.org

CFCV
collectif féministe contre le viol

Le CFCV gère lapermanence téléphonique SOS Femmes Viols Informations.
0.800.05.95.95.
www.cfcv.asso.fr

CNIDFF
centre national d’information sur les droits des femmes et des familles

Réseau de centres d’information sur l’accès aux droits pour les femmes, de lutte contre les discriminations sexistes et de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes.
www.infofemmes.com

Femmes solidaires
réseau d’associations locales féministes d’éducation populaire

www.femmes-solidaires.org

FNSF
fédération nationale solidarité femmes

La FNSF gère la permanence téléphonique Violences, Femmes, Info.
39.19
www.solidaritefemmes.org

PLANNING FAMILIAL

Le planning familial dispose de 150 lieux d’information partout en France.
www.planning-familial.org